Pour individualiser les frais de chauffage, il existe plusieurs technologies.
Les compteurs d’énergie thermique (CET), les répartiteurs de frais de chauffage (RFC) et les solutions alternatives. L’ordre ici proposé est repris du décret du 22 mai 2019 qui hiérarchise les solutions à privilégier.
Le choix du matériel pour une résidence dépend en premier lieu du mode de distribution du chauffage de cette dernière.
Si le chauffage est assuré par une boucle horizontale, des compteurs peuvent assez facilement être installés. Un CET par logement est alors prévu. Il va compter la part de l’eau chaude servant à alimenter les radiateurs de l’appartement. En distribution horizontale, un même tuyau alimente l’ensemble des émetteurs.
En distribution verticale, un même tuyau alimente plusieurs radiateurs sur les différents étages. Il faudrait mettre un CET par radiateur dans chaque logement, ce qui n’est pas soutenable économiquement parlant pour les occupants. Dans ce cas, l’alternative technique revient à installer des RFC sur chaque radiateur. Ainsi, ils vont évaluer la quantité de chaleur consommée et permettre de facturer les locataires ou copropriétaires au plus proche de la consommation.
Nous rappelons que chaque projet fait l’objet d’un calcul de rentabilité afin de prendre la bonne décision. A noter que les méthodes et les matrices de calcul ne prennent pas en compte les méthodes alternatives évoquées par le décret 2019-496 cité supra.
La confiance des professionnels du secteur face à ces 2 solutions s’oriente naturellement vers les CET. Pour cause, plusieurs études démontrent les dérives ou les problèmes de fiabilité des répartiteurs de frais de chauffage [1]. Mais ce n’est pas le seul argument :
– Précision de la mesure ;
– 1 seul appareil par logement contre 3, 4, 5… répartiteurs ;
– Accès facilité (gaine palière dans la plupart des cas)
– Esthétique (rien n’est fixé sur les émetteurs ou sur les murs).
Quelles limites pour les compteurs d’énergie thermique ?
C’est l’appareil le plus fiable en matière de comptage sur les 2 solutions traditionnelles disponibles sur le marché français.
Pour autant, des limites sont à noter sur cette technologie.
La problématique la plus courante concerne le risque de fuite. L’installation d’un compteur nécessitant des travaux méticuleux de plomberie, dans un espace souvent très réduit, c’est un problème récurrent.
Il se peut aussi que le compteur soit défectueux et ne comptabilise pas ou plus la consommation d’eau chaude dédiée au chauffage. Bien que des règles de facturation soient prévues dans ce cas, on perd l’effet attendu de l’individualisation des frais de chauffage.
Le sujet de l’équité revient couramment, notamment pour les bailleurs sociaux. Les locataires ne choisissent pas leur emplacement dans l’immeuble et certains se retrouvent pénalisés. Un logement au dernier étage au nord ou à l’est d’une résidence ancienne consommera bien plus d’énergie qu’un logement situé au centre de l’immeuble et exposé plein sud. Les écarts de charge peuvent alors être conséquents, avec des moyens d’action limités. Avant l’installation d’un CET, par la règle du tantième, ces 2 logements payaient le même montant pour les charges de chauffage.
Toujours concernant l’équité, le sujet du vol de chaleur fait son apparition dans les logements équipés de compteurs individuels d’énergie thermique. Le principe est simple : un locataire ou copropriétaire décide de fermer l’ensemble de ses robinets thermostatiques et donc arrête le comptage pour son logement et se fait chauffer par les voisins, qui eux sont obligés de consommer d’avantage et donc de dépenser plus en charges de chauffage. Les transferts thermiques par les parois internes sont d’autant plus importants que la résidence est récente.
Les spécialistes en thermique du bâtiment de Kocliko ont développé une nouvelle méthode permettant de combler les risques et lacunes des compteurs d’énergie thermique.