340 milliards d’euros pour rien?

En Allemagne en 2010, un foyer consommait en moyenne 131 kWh par mètre carré par an. En 2018, il en consomme… 130.”

Entre-temps, 340 milliards d’euros ont été investis dans la rénovation énergétique. (source: Le Monde, 04/10/2020 )

Pour ceux qui, comme nous chez Kocliko, sont convaincus de l’intérêt de la rénovation, ce constat fait mal! 

Pourquoi les économies ne sont pas au rendez-vous?

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La théorie veut que les usagers des bâtiments se comportent de la même façon avant/après rénovation, et que les travaux soient bien faits. 

La réalité veut que :

1) Après travaux, les usagers ont tendance à considérer que le bâtiment ne consomme plus. Ils augmentent leur température de confort. C’est le fameux effet rebond. Or, si on chauffe à 22°C après travaux alors qu’on chauffait à 19°C avant, les économies s’évaporent, même si le bâtiment est mieux isolé. 

2) Les offres “bas de gamme” s’imposent face aux travaux de qualité. Pour paraphraser Matthieu Glachant, “le marché de la rénovation est intrinsèquement défavorable à la qualité”. Le produit est complexe (agencement d’équipements, de matériaux et de services) avec une forte dissymétrie d’information entre le vendeur et l’acheteur. Les subventions ajoutent un biais. Les acheteurs vont logiquement au moins cher. 

3) Beaucoup de rénovations ne sont pas très ambitieuses sur le plan énergétique. La réhabilitation d’un bâtiment demande plus que la pose d’un nouvel équipement ou d’un isolant sur l’une ou l’autre façade. L’objectif ne sera atteint que si toute l’enveloppe du bâtiment est performante et que les équipements énergétiques sont bien pilotés.

Pourquoi la rénovation reste indispensable ?

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1) Pour faire des économies d’énergie: sans rénovation, il est difficilement envisageable de passer de 19°C à 16°C, sans rogner son confort. Pas de place pour la sobriété (heureuse) dans un bâtiment non rénové.

2) La valeur du bien augmente.

3) La rénovation génère une activité locale à l’utilité économique et sociale évidente.

Que faut-il changer ?

 

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1) Pour limiter l’effet rebond : engager les usagers, leur donner la juste information, leur donner les moyens de piloter les systèmes pour éviter les gaspillages.

Exemple d’information: “le mois prochain, si vous réglez votre thermostat sur 18°C au lieu de 21°C quand vous vous absentez en journée, vous économiserez 22€, sans baisse de confort. Sur l’année cela représente un gain de 110€. Si vous le souhaitez, on le fait pour vous en mode automatique”.

(Au fait, en chauffage collectif, l’engagement des habitants passe par une juste répartition des charges 😉 )

 

2) Pour favoriser la qualité: démocratiser la Mesure & Vérification des résultats (justification ex post des travaux engagés).

Même sans aller jusqu’à un engagement contractuel sur les économies d’énergie attendues, il est toujours possible d’évaluer les résultats!

Les outils existent aujourd’hui pour expliquer des sous-performances éventuelles: “Au lieu de 40% attendues, les économies réelles sont de 5%. L’écart s’explique par l’effet rebond, une sous-qualité du bâti et des mauvais réglages des systèmes, respectivement à hauteur de 20%, 10% et 5%”.

Les entreprises pourront alors communiquer sur leurs résultats pour valoriser la qualité.

 

3) Pour favoriser la qualité en étant encore plus disruptif: transférer la responsabilité de la qualité à un opérateur expert.

Dans un modèle qui nous est cher, baptisé “Confort as a Service”, un “opérateur de confort” garantit un niveau de confort pour un prix donné. 

Suivant la logique de l’économie de fonctionnalité, le client final souscrit un “forfait confort” au lieu d’acheter d’obscurs kWh de gaz et d’électricité.

La chasse aux gaspillages est l’enjeu numéro un de l’opérateur. Son objectif: assurer le confort en achetant le moins d’énergie possible. Doté des bons outils, il dégage une marge tout en permettant aux usagers de faire des économies et de se simplifier la vie.

En cas de rénovation, le forfait doit être redimensionné (p.ex. 50€/mois en moins pour le même forfait confort). L’opérateur peut être associé en amont et porter une partie du risque. Les intérêts sont alignés, tout le monde cherche à consommer moins de kWh! L’opérateur mobilise alors son savoir faire, et rééquilibre le niveau d’information entre acheteur et vendeur sur le marché de la rénovation.

 Nous testons actuellement ce modèle “Confort as a Service”. On en reparle très prochainement 🙂 

 

D’ici là, passez de bonnes fêtes et faites de belles rénovations !

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