Un « réduit de nuit » consiste à réduire la température de départ de la chaufferie pendant la nuit, afin de réduire la consommation de chauffage. Comme les occupants dorment pendant cette période, la température peut être réduite sans affecter leur confort. Le réduit de nuit peut être programmé pour s’activer automatiquement tous les soirs à une heure déterminée et se terminer à une heure donnée le matin.

En plus d’économiser de l’énergie, un réduit de nuit peut également aider à prolonger la durée de vie des équipements de chauffage en réduisant la charge sur le système pendant les heures de repos. Cela peut entraîner une réduction des coûts d’entretien et de remplacement des équipements de chauffage.

Malheureusement, de nombreux gestionnaires d’immeubles pensent avoir un réduit de nuit en place, mais les mesures indiquent souvent le contraire.  

Les solutions telles que Kocliko peuvent aider à déterminer si un réduit de nuit est en place et s’il est efficace.

Qui dit réduit de nuit dit aussi “optimiseur de relance”. Vaste sujet, où il est question de Certificats d’Economie d’Energie, de régulation d’après la température intérieure sans véritable mesure de la température intérieure, et de systèmes utilisés bien en deçà de leurs capacités.

Retour d’expérience Kocliko

Etat des lieux : une majorité de réduits fictifs

Sur les sites équipés par Kocliko la première année, le réduit de nuit n’est visible que sur 5% des résidences alors que 90% des gestionnaires pensent avoir un réduit de nuit en place.

Le plus souvent la courbe de la température moyenne de la résidence sur une journée ressemble à ceci:

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Figure 1: Le réduit imperceptible

Ou alors à ceci, où l’on comprend qu’il y a eu une tentative de réduit :  

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Figure 2: La tentative de réduit

Dans de rares cas, nous observons un beau réduit franc et net.

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Figure 3: Le vrai beau réduit

Les calculs de Kocliko indiquent une économie de chauffage potentielle de 2 à 5% pour un réduit de 2°C de 23h à 6h. Cela peut sembler peu, mais sur une année, cela peut représenter une importante économie d’énergie et d’argent pour les occupants de l’immeuble.

Oser implémenter un réduit marqué – l’intérêt d’un suivi détaillé des températures

Lorsque Kocliko informe les gestionnaires de l’absence de réduit nocturne, certains sont dans le déni. “Si si on a des réduits de nuit partout, on l’a demandé à nos exploitants de chauffage”. Devant les courbes, l’évidence s’impose et les exploitants sont alors sollicités pour retravailler le sujet. 

Souvent l’exploitant implémente bien un réduit, en diminuant la température de départ de la chaufferie pendant plusieurs heures durant la nuit. Mais du fait de l’isolation et de l’inertie thermique du bâtiment, cette diminution de la température de départ ne se traduit pas par une diminution notable de la température intérieure.

Sur cette résidence, l’exploitant a baissé de 10°C la température de départ durant la nuit.

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La température intérieure diminue très doucement si bien qu’au moment de relancer au petit matin, elle n’a diminué que de quelques dixièmes de degrés.

Plus l’isolation et l’inertie sont importantes, plus cet effet s’accentue et plus il est difficile d’avoir un réduit de nuit marqué.

Mais il semble que de manière générale, un réduit significatif peut être obtenu, à condition de ne pas lésiner sur la baisse de température en chaufferie. C’est là que le suivi détaillé des températures intérieures se révèle clé. Sans cela les exploitants, et c’est normal, n’osent pas baisser drastiquement la température de départ, de crainte de créer de l’inconfort et de générer des réclamations. Deux journées passées à gérer des réclamations, et c’est toute la marge annuelle du contrat d’exploitation qui part en fumée.

Les contrats d’intéressements sont censés pousser vers davantage de prise de risque pour réduire les consommations. Mais les cibles de consommation sont fixées d’après les historiques de consommation, et ne demandent pas de réduction drastique. En tous cas, elles ne sont visiblement pas assez ambitieuses pour pousser les exploitants à implémenter de “vrais” réduits de nuit. 

N’oublions pas non plus cette contradiction fondamentale dans les contrats avec intéressement et fourniture d’énergie par l’exploitant (P1): ce dernier gagne sa vie sur l’intéressement, c’est à dire sur les économies d’énergie, mais également sur la fourniture d’énergie. Un arbitrage économique rationnel peut conduire à surconsommer consciemment.

Revenons au suivi des températures. En mesurant les températures moyennes, et en gardant un œil sur les logements les plus défavorisés, la baisse de température est maîtrisée. Il n’y a plus de risque de créer de l’inconfort. En cas de réclamation des occupants, il est possible d’argumenter, données à l’appui, sur le respect des températures contractuelles et sur les économies associées.

Optimiseur de relance

L’objectif est de réduire la température intérieure durant la nuit (p.ex. de 2°C), en maintenant la température de confort (p.ex. 19°C) entre 7h et 22h. Suivant la météo, l’isolation et l’inertie  du bâtiment, il est intéressant d’adapter l’heure à laquelle le départ en chaufferie est réduit et relancé. Pour remonter à 19°C à 7h du matin, il peut s’avérer nécessaire de relancer le chauffage à 6h (température extérieure douce, bâtiment peu inerte) ou à 3h (température extérieure froide, bâtiment inerte). Si le soleil chauffe ensuite le bâtiment en début de matinée, il convient de rabaisser le chauffage pour éviter les surchauffes. Obtenir les températures voulues au moment voulu nécessite une régulation. On parle d’ »optimiser les relances”.

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Il est admis qu’une telle régulation génère des économies. Une fiche Certificat d’Économie d’Énergie (CEE) “optimiseur de relance” afin d’encourager sa mise en œuvre. La plupart des régulateurs possèdent cette fonctionnalité. Le véritable enjeu n’est pas de les installer mais de les paramétrer.

Certains optimiseurs de relance n’utilisent pas de mesure de température intérieure. Ils tiennent simplement compte de l’inertie et de l’isolation du bâtiment pour mieux suivre les périodes de réduit et de confort. La régulation est censée être plus fine qu’une simple loi d’eau. Difficile tout de même d’imaginer qu’elle génère d’importantes économies.

Le plus souvent, l’optimiseur de relance consiste à réguler la chaufferie non plus uniquement d’après la température extérieure mais également d’après la température intérieure. Le régulateur est alors raccordé à une sonde de température intérieure.

Mais alors, où la positionner ? Comment réguler une résidence entière de plusieurs dizaines voire centaines de logements à partir d’une unique sonde, sachant que les températures intérieures varient fortement d’après la position des logements et les comportements des occupants? Le plus souvent la sonde est installée dans le logement le plus proche de la chaufferie, ou dans le logement considéré comme le plus froid.

Les techniciens chargés d’installer les optimiseurs de relance n’ont pas toujours l’expertise pour paramétrer correctement les caractéristiques d’isolation et d’inertie du bâtiment.

Cette régulation théoriquement très efficace s’avère donc très approximative en pratique, quelque soit la précision du régulateur lui-même.

Quel rapport avec Kocliko ? Nous proposons une option PILOTE intégrant la fonction d’optimiseur de relance. Cette option se marie très bien avec notre Répartiteur de Frais de Chauffage utilisant des sondes de température dans les logements. Au lieu d’utiliser une seule sonde, la régulation est réalisée d’après les mesures de température dans tous les logements.

La figure ci-dessous illustre la mesure de la température d’un bâtiment obtenue avec des sondes dans tous les logements (à gauche), et avec une seule sonde dans le bâtiment (à droite). On conçoit aisément que la régulation est beaucoup plus précise dans le premier cas.

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L’isolation et l’inertie du bâtiment sont aussi parfaitement connues. Enfin, la passerelle de communication utilisée pour remonter les données des sondes de température permet également de remonter les données du régulateur pour surveiller et piloter l’ensemble des paramétrages à distance.

Conclusion

Le réduit de nuit est un outil simple et efficace pour économiser de l’énergie et de l’argent dans les immeubles en chauffage collectif. La plupart des gestionnaires et des exploitants pensent en avoir un, mais l’observation des températures intérieures prouve le contraire. Les réduits sont généralement imperceptibles ou très peu marqués. Dans de rares cas, ils apparaissent nettement.

Les optimiseurs de relance servent à piloter le chauffage collectif en fonction de la météo, des caractéristiques du bâtiment et du retour d’information sur la température intérieure. Ils sont donc utiles, entre autres, pour optimiser les réduits de nuit. A condition d’être bien paramétrés et à condition que la température intérieure soit bien mesurée, ce qui est rarement le cas.

Kocliko propose une option PILOTE intégrant une fonction d’optimiseur de relance. Cette option est extrêmement complémentaire avec le Répartiteur de Frais de Chauffage Kocliko, utilisant la température ambiante des logements. La chaufferie est alors régulée à partir des mesures de températures dans tous les logements. Les caractéristiques d’isolation et d’inertie du bâtiment sont également prises en compte. L’équipement nécessaire est minimal, la passerelle de communication du RFC permettant également de surveiller et de modifier à distance les paramètres du régulateur.

Cette approche globale et cohérente du chauffage collectif est indispensable pour optimiser les investissements et concilier le maintien du confort avec la baisse des consommations et des émissions de CO2.

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